SolutionScience #012 | Les 5 logiciels qui m’ont rendu efficace en presales

Pendant un bout de temps (disons 10 ans), j’ai utilisé un outil différent pour chacun de mes besoins de SE. Un pour mes notes personnelles (OneNote ou Evernote selon la politique interne), un pour le suivi de mes opportunités (Google Docs + Sheets), un pour mes idées (le magnifique Obsidian, que je t’invite à tester si tu ne connais pas), un pour mes tâches (Trello et ses Kanban), un pour mes frameworks (toujours Google Docs)…

Résultat : un cimetière d’apps avec lesquelles je jonglais en permanence. Tout était super bien archivé, mais rien n’était vraiment exploitable au quotidien, surtout dans un métier aussi électrique que presales.

Le vrai déclic, je l’ai eu avec Notion. Une bénédiction pour organiser l’information. En replongeant dans mes mails, j’ai vu que j’avais commencé à l’utiliser fin 2019.

Et ce n’est pas juste parce que c’est la hype, surtout avec l'IA. C’est parce que j’ai pu construire un système relationnel adapté à ma façon de penser. Ayant travaillé en SQL dans mes expériences techniques et ma formation initiale d’ingénieur, j’ai toujours gardé en tête cette logique de base de données (même si les graph DB sont arrivées entre-temps, mais c’est une autre histoire).

Notion est l’outil qui m’a fait réellement passer d’un mode « archivage » à un mode « exploitation » de la donnée. Grâce à sa logique, chaque information vit en relation avec les autres. Ma note de meeting renvoie vers l’opportunité correspondante, elle-même rattachée à un compte client, qui me permet de retrouver immédiatement les discussions passées et les idées clés. Bref, tout est maillé. Ce n’est plus une pile de documents, c’est une structure vivante, que je manipule comme une base SQL, mais intuitive. Pour un SE, c’est la différence entre avoir de l’information et savoir vraiment l’utiliser.

Avec Notion, j’avais enfin un cerveau externe. Mais être SE, c’est plus large que ça : il me fallait aussi un tableau blanc pour clarifier les choses, une mémoire (vraiment) fiable pour mes calls, une solution rapide pour mes slides, et un assistant silencieux qui automatise les tâches un peu ingrates.

C’est là que les autres outils ont pris le relais.

Miro : mon whiteboard universel

Un SE doit savoir représenter la complexité de manière simple et visuelle. Miro est parfait pour ça. C’est l’outil qui te permet de transformer des idées confuses en schéma clair, que tout le monde peut commenter en temps réel. Architecture technique, parcours client, cas d'usage, flux de données… peu importe : mettre tout le monde devant le même dessin, c’est créer ce moment rare où le client peut lui-même se projeter. Et crois-moi, quand tout est clair, la suite de la conversation commerciale devient beaucoup plus fluide.

Gong : ma mémoire des calls

Un call client, c’est souvent entre 30 et 60 minutes, des tonnes de questions, des objections, des signaux faibles et un AE qui promet des choses parfois discutables. Et toi, tu es censé tout retenir. Sauf que la réalité c'est que tu oublies, comme tout le monde, 80 % dès le lendemain. Gong, c’est ma sécurité. Tu peux réécouter les moments clés, retrouver la formulation exacte d’une objection, vérifier ce que l’AE a vendu, ou encore analyser tes propres réponses. C’est aussi un outil de progression continue. Un SE sans mémoire est condamné à répéter ses erreurs. Gong m’a énormément aidé à récupérer ma mémoire et à m’améliorer en meeting.

Pitch : ma machine à slides

Soyons honnêtes : PowerPoint, c'est le mal absolu. Tu passes ta vie à bricoler des slides moches et incohérentes (surtout si tout le monde passe dessus), et tu perds des jours à polir un deck qui sera de toute façon obsolète dans peu de temps. Je passe ma vie à le dire : PowerPoint est une machine à te faire perdre du temps.

Pitch change la donne : tu peux sortir des decks simples très rapidement. Pas un deck de 40 slides, mais un support simple qui accompagne ta démo et lui donne un cadre. C’est la différence entre une démo qui se noie dans une avalanche de slides et une démo ancrée par un message clair. Un bon SE n’a pas à être designer, mais il doit être capable de produire vite du visuel propre et léché esthétiquement.

Loom : ma communication asynchrone

Je n’ai pas souvent le temps de refaire un call, ni l’envie de rédiger un pavé technique par mail à un AE qui demande des clarifications. Loom est ma solution de tous les jours. C'est comme un vocal, en mieux. J’enregistre une vidéo de deux minutes max où j'explique un flux de données, je réponds à une question ou je clarifie une archi, et le prospect (ou l’AE) peut la regarder quand il veut. Ça crée un effet de proximité énorme, même sans être en call. Dans mon quotidien, c’est l’outil qui m'évite d'accumuler des heures en réunions inutiles.

Alors, comment peux-tu tirer vraiment parti de ces outils au quotidien ? Voici trois conseils simples et actionnables :

• Commence très simple avec Notion : ne cherche pas à remplacer tous tes outils et tout modéliser dès le début. Crée une base pour tes comptes, une pour tes opportunités, et une pour tes notes de meeting. Le reste viendra naturellement quand tu verras les liens possibles.
• Intègre Miro dans tes calls le plus tôt possible : au lieu de sortir le schéma en fin de discussion quand le temps est imparti, ouvre-le dès la discovery et co-construis avec le prospect. Ça change le rapport : tu ne présentes plus, tu construis avec lui. Il peut donc se projeter facilement.
• Fais une règle Loom : 2 minutes max : au-delà, personne ne regarde. Utilise Loom pour clarifier un point, pas pour faire un replay du call. Un petit conseil qui vaut de l’or : mets un titre clair sur chaque vidéo, c’est ça qui donne envie de cliquer.

Pas besoin de courir après le dernier outil à la mode. En tant que SE, tu as besoin d’un stack très resserré qui bosse vraiment pour toi et te simplifie la vie. Pour moi, il tient donc en cinq briques : Notion, Miro, Gong, Pitch, Loom. Chacun répond à une dimension clé du métier : organiser, projeter, mémoriser, simplifier, communiquer. Tout le reste, c'est du bruit.

Et toi, c’est quoi les outils qui ont changé ta façon de travailler en tant que presales ? Je suis curieux de ton retour, partage-les en commentaire ou réponds-moi directement !

Merci d’avoir lu ce numéro de SolutionScience. Le douzième déjà !

À vendredi prochain !

Philippe